SAMEDI 16 NOVEMBRE 2019 à Saint-Etienne

sur le « thème »

Communiquer Autrement

« Des MOTS ou pas de MOTS à travers les MAUX »

« Que la parole soit présente ou qu’elle ne soit plus possible, comment communiquer avec la personne accompagnée, son entourage et les soignants. »

 

 

A 10 heures, Anne RICHARD, Présidente, a prononcé l’allocution d’ouverture avant de céder la place aux deux conférenciers:

Conférence 1

COMMUNIQUER SANS LANGAGE « Éloge du silence – Éloge de l’écoute »

Vision du Neurologue Pr. Bernard LAURENT CHU Saint-Etienne

  Rappel sur les fonctions des 2 hémisphères cérébraux :

L’hémisphère G, auditivo-verbal, est le lieu des fonctions rationnelles et logiques, du langage, du raisonnement, de la concentration, de la mémoire sémantique (sens des mots).

L’hémisphère D, visuo-spatial, est le lieu des fonctions intuitives, de l’empathie, de l’émotion, de la mémoire épisodique (sans langage, fonctionnant en séquences d’images comme un magnétoscope).

Il y a de nombreuses jonctions entre les 2 hémisphères, elles sont plutôt intra- hémisphériques chez l’homme et inter-hémisphériques chez la femme.

*1ère approche = la mémoire non verbale (= sans les mots, non déclarative = mémoire implicite)

 Rappel : La mémoire à long terme est de deux types :

1/ La mémoire explicite, déclarative (qui est mise en mots) qui correspond aux traces conscientes d’expériences passées. Elle implique le souvenir et la re-mémorisation consciente.

La mémoire explicite peut être « épisodique » (événements, choses vécues..) ou « sémantique » (savoir, culture,..).

2/ La mémoire implicite, non déclarative, réfère aux effets non conscients d’expériences passées. Elle est aujourd’hui décrite dans ses deux dimensions : « procédurale » (mémoire des savoir-faire moteurs) et « émotionnelle » (affective) :

La mémoire procédurale permet d’acquérir des automatismes de manière inconsciente (marcher, conduire, faire du vélo, nouer ses lacets, nager…). L’individu n’a pas besoin de se concentrer sur sa tâche pour l’accomplir.

La mémoire émotionnelle affective est celle d’une expérience passée ayant déclenché une émotion (odeur, douleur…) (exemples : l’épingle de Claparède – la pomme d’api).

Des traces de l’expérience passée se sont inscrites dans des circuits cérébraux, sans aucun souvenir conscient. C’est sur cette mémoire implicite que se fonde l’impact de toutes les perceptions subliminales. En l’absence de perceptions consciente, les sujets sont capables de restituer le contenu d’un stimulus qu’ils considéraient n’avoir pas reçu.

*2ème approche = l’empathie sans les mots (non verbale).

Nous sommes capables de percevoir très vite l’émotion de l’autre sans passer par le langage :

Par exemple, quand je regarde une personne souffrir, je suis en souffrance ; quand j’essaie de comprendre une personne en face de moi, j’ai la même mimique qu’elle (la douleur irradie celui qui écoute).

L’empathie a des bases biologiques. Rôle fondamental des neurones miroirs (je suis construit dans le miroir de l’autre).  L’IRM indique l’activation de la région pré insulaire de ces neurones.

Partager ses émotions avec autrui. Éprouver une distinction entre soi et l’autre. Faire preuve de flexibilité pour interpréter correctement l’émotion d’autrui. Réguler ses émotions.

*3ème approche = le silence vu sous l’angle « anthropologique ».

La capacité à affronter une expérience douloureuse (psychique ou physique) est un signe d’intégration sociale, la marque d’une témérité (« pain barriers » = ne pas manifester ma douleur) ;

Mais le silence peut aussi être une façon de me cacher la réalité à moi-même (dans le cas d’une maladie grave par exemple).

A contrario, l’excès de paroles ou la coupure de paroles peuvent induire chez le souffrant un silence « réactionnel » ; de même, l’émotion peut être un véritable « karcher » de la mémoire dans certaines situations douloureuses.

*4ème approche = le langage de la douleur

La douleur « se dit » difficilement ; elle peut être une sidération.

Dans la douleur chronique, il y a une lassitude d’expression par le malade.

Les grilles d’échelles de la douleur sont actuellement souvent remplacées par les « lectures » d’expression faciale, d’autant que le type de formulation des questions induit certains types de réponses.

Certaines situations bloquent la mémoire déclarative (par exemple, dans le stress post-traumatique) ; mais elle peut réapparaître « inconsciemment » (par exemple ultérieurement, chez le nourrisson qui mémorise l’odeur des produits aseptiques utilisés au cours de sa réanimation, ou après un traumatisme infantile refoulé qui va s’exprimer à l’âge adulte sous la forme d’une douleur chronique).

En conclusion,

Retrouver « l’implicite » dans la relation avec le malade, empathie, la reconnaissance des situations mimiques …

L’explicite, le rationnel … reformule faussement l’implicite… ne pas se laisser séduire par le discours lisse.

« Celui dont les lèvres se taisent, bavarde avec le bout des doigts » (Freud)

Le Silence n’est pas l’oubli ! Souvent le traumatisme initial est compensé… dénié… refoulé…et un épisode souvent anodin de la période adulte mais ré-évoquant sans doute ce contexte initial déclenche l’entrée dans la douleur chronique… G.Burloux

Que proposer ?

Expliquer, réexpliquer mais aussi attendre…

Laisser s’installer le silence, se projeter dans la tête de l’autre

Si les mots sont absents passer par une autre communication : mimique toucher. Il reste, dit Ikonnikov, la petite bonté, de tous les jours, sans discours, sans système, le désintéressement tacite, le geste simple d’un être pour un autre en de ça ou au-delà des généralités et des abstractions.  

« Vie et destin »  GROSSMAN

Conférence 2                                     

 « Chut, on écoute le mouvement »

 Intervention de Sigolène GAUTIER  Psychologue  USP Lyon

« A partir d’une situation vécue dans un EHPAD, nous pouvons évoquer ensemble ce que fait éprouver la visite d’une bénévole à une résidente qui n’a plus les mots pour communiquer. Cette dame est alitée, ne parle plus depuis des années, ne bouge faiblement que ses doigts, ne voit que d’un œil, et ne reçoit aucune visite.

Cette rencontre est bien complexe pour la bénévole d’accompagnement qui témoigne, en groupe de parole, de la difficulté de passer du temps auprès de cette personne qui n’a juste que le front qui plisse pour communiquer !

Qu’est-ce qui est difficile ?

*difficile de passer du temps auprès d’elle

*difficile de lui signifier notre présence

*difficile de ne pas savoir ce qu’elle ressent

*difficile de vivre ce vide ou la peur de ce vide; ou plutôt ce plein d’émotion que la malade ne peut exprimer

*difficile de la voir prisonnière de son corps, sans pouvoir mettre des mots.

 La bénévole est à l’affût du moindre mouvement, du moindre changement de rythme respiratoire, de regard.

La bénévole cherche des indices de compréhension de ce que vit la malade : souhaite t’elle une présence ?

Une lecture lui ferait-elle plaisir ? En somme, la bénévole se sent seule et démunie !

Cette observation permet de dégager 3 points communs dans ces accompagnements sans langage :

Le vide.

Il faut un temps d’adaptation, un besoin de préparation pour une autre forme de communication (changer de temporalité, de niveau de réalité). L’absence de langage semble créer une relation « anormale » ; mais ce serait sans se souvenir qu’au début de la vie il n’y a pas de mot. Lorsque F.Dolto[1] explique combien les expressions du corps, postures, silences, regards sont des langages envoyés à l’autre, comme un indice. Mais elle dit aussi combien le langage verbal doit faire son travail, à partir des éprouvés.

Ceci est vrai pour les résidents qui ne parlent pas et qui agrippent le regard ou les mains, ceux qui ont un langage incompréhensible : ils cherchent à communiquer, à être en contact ; ils savent que je ne les comprends pas. Et moi, je cherche à trouver des manières de les comprendre, de leur répondre, en tentant de donner du temps, une disponibilité interne pour les entendre, pour les comprendre peut-être aussi ? (L .Marmilloud[2] parle de « vertu » qui s’acquiert avec le temps et avec la pratique).

Le risque serait de croire que mes mots ne servent à rien, sont obsolètes ou insignifiants ; si ils signifient avec le geste ce qu’il se passe dans la relation à l’autre : « je prends votre main pour vous dire bonjour » ; pendant que je parle, je suis avec. Mais cette situation peut provoquer en moi des émotions  très intérieures et très intimes, voire de rêverie. Oui, c’est bien cela qu’il se passe lorsque j’écoute… le vide.

La recherche d’indices pour trouver une piste et se sentir au bon endroit.

La recherche de la présence de l’autre s’impose mais il s’agit bien de faire la part de ce qui est à moi et de ce qui est à l’autre, en essayant de voir ses mouvements, son regard… Ce sont ces indices qui vont créer la suite de la rencontre ; comment les interpréter ? : dois-je rester ? dois-je partir ? Je peux laisser l’autre prendre le temps de me signifier, me transmettre ; je peux écouter le silence ; peu importe ce qui va se passer, je suis là, j’écoute parfois ce que je n’entends pas ; j’écoute mon éprouvé ; même sans langage, c’est vivant.

A quoi ça sert ça ? A être là avec la personne qui est là.

Comment agir ?

Je partage avec les soignants et avec la famille.

  • Avec la famille, je tente de mettre des mots sur l’histoire, sur l’avant. Pour A. Van Lander[3], ce qui fait détresse, c’est la rupture identitaire (chaque personne se construit tout au long de sa vie – lors d’une maladie grave, mais également lors du vieillissement, il peut y avoir rupture identitaire, différente des autres déjà connues comme l’adolescence ou la quarantaine).

Cette rupture-là crée la détresse (perte de la mémoire, de la compréhension du monde et du temps qui passe, perte des proches…). La personne ne sait plus comment faire appel à ses racines, ne peut plus raconter son histoire … d’où l’importance de voir les familles, de faire raconter devant la personne qui ne parle plus : ce qu’elle a aimé, détesté, qui elle est encore ! C’est la fonction familiale que de dire ce qui fait trace à l’identité de la personne (le roman familial se met en place).

  • Avec l’équipe des soignants, je partage aussi mes impuissances, mon vécu ; c’est l’occasion de parler de la personne qui ne parle pas, qui pourrait être oubliée et qui ne l’est pas ; quand on parle de quelqu’un, on le fait exister ; et s’il existe, il préoccupe les soignants qui s’en occupent d’autant mieux.

L’enjeu, c’est de faire équipe, ensemble, de partager les angoisses individuelles ; de faire circuler la parole et l’absence de parole. C’est en réunion d’équipe que nous pouvons formuler une pensée, rassembler tous ces éprouvés pour en faire quelque chose de commun, et là, reconnaître la personne dans ce qu’elle est toute entière. Mettre des mots et les transmettre y compris à la personne elle-même, écouter les autres en mettre, c’est une fonction anti-traumatique.

Alors chut, on écoute le silence, ce silence qui laisse place à tout ce qui ne peut pas se dire et qui est le plein de la vie de la personne qui ne se dit plus.

Alors chut, on écoute le silence ; alors chut on écoute le mouvement »[4].

[1] Françoise Dolto, Tout est langage, Guallimard, réédition 1997.

[2] Laure Marmilloud, donner vie à la relation de soin, ed Erès, 2019.

[3] Axelle Van Lander, Apports de la psychologie clinique aux soins palliatifs, Erès, 2015.

[4] Titre de l’intervention du collège des psychologues Croix Rouge Française Pôle de Gérontologie Lyonnais à la journée nationale des psychologues Croix Rouge Française, 2015.

A 13h30 la cloche a retenti pour indiquer aux participants que les travaux reprenaient en ateliers.

Quatre ateliers avec des approches différentes autour du thème de la journée.

Ateliers 1 et 1 bis

 Communication non verbale

Animés par MH BACHELERIE, Ch WINTZER, MF TAY, E VILLARD

(Bénévoles accompagnantes)

Problématique de notre groupe de travail :

Accompagner, en tant que bénévole, les personnes ayant des difficultés de communication verbale.

Finalité : trouver des outils pour nous aider dans cette pratique.

Rappel de quelques fondamentaux :

Si la personne semble ne plus pouvoir communiquer ou de façon déroutante, c’est le fait de lésions cérébrales mais le besoin de communiquer reste intact. Nous sommes des êtres de relation et en relation : c’est à nous de la rejoindre là où elle est par d’autres canaux de communication sinon la personne s’isole et se terre dans son mutisme.

Travail en équipe sur des cas pratiques : perte de repère, agressivité, colère, angoisse, pleurs, où à travers ces comportements étranges, la personne, dans toute sa fragilité, exprime ses émotions.

Comment alors communiquer ? Quelques outils sont retenus :

  • Valider ce que dit la personne
  • Face à un comportement qui nous paraît étonnant, demander à la personne ce qu’elle fait, sans apriori : sa réponse va nous permettre de comprendre et de désamorcer une situation compliquée.
  • Nommer l’émotion et lui permettre d’exister, même si cela provoque des soupirs ou des larmes. Consoler ne fonctionne pas, mais nommer, c’est reconnaître.
  • Prendre conscience des « bulles », c’est à dire comprendre que la personne qui est en face de nous est ailleurs, dans sa Nécessité d’observer son état émotionnel, et d’approcher à petits pas (sens propre et figuré) pour l’apprivoiser.
  • Utiliser le chant ou la musique : outil précieux qui accompagne les émotions ; il procure du plaisir et sollicite toutes les zones du cerveau. Veiller à utiliser une voix grave et à ralentir le rythme (paroles de la chanson).

En conclusion : être dans le respect de la fragilité et de la vulnérabilité de la personne accompagnée qui se réfugie dans sa bulle mais dans quelle bulle ?

Sachant que la communication passe à

  • 55% par les attitudes physiques et l’expression du visage
  • 38% par l’intonation
  • 7% par les paroles

C’est à nous de nous approcher de cette bulle, lentement, avec délicatesse, d’observer l’état émotionnel de la personne et comme fait le petit prince avec sa rose, de s’apprivoiser tout en douceur ……  écouter ce que dit le silence.

Atelier 2

Art thérapie

 « Tambour et chant spontané »

 Animé par Laurent CHOUTEAU, comédien et art thérapeute, intervenant en EHPAD

Lors de cet atelier, Laurent nous partage son expérience de 3 ans dans un EHPAD où il a accompagné des personnes âgées non communicantes, avec son tambour et sa voix.

Il intervient en chambre individuelle à raison d’une fois par semaine pendant 10 minutes environ. Il improvise, il invente un langage à chaque rencontre, en s’inspirant de la personne qu’il accompagne, ses mimiques, ses gestes, ses sons, son attitude…

Il témoigne de son accompagnement auprès de Mme C, atteinte de la maladie d’Alzheimer, qui a un langage incohérent avec des délires répétés en boucle, une situation tendue avec l’équipe soignante alimentée par l’incompréhension. Mme C. a le regard qui s’allume au son du tambour. Ce son archaïque et profond est soutenant et contenant, permet un langage commun compris mutuellement, apporte du plaisir, du jeu.

4 idées force sont retenues par les participants :

  • Le tambour est un allié, une médiation qui permet de ré-inventer un langage commun.
  • La musique, et même plus basiquement, les vibrations du tambour et de la voix sont accessibles à tous de façon universelle. Les personnes qui n’ont pas le langage, pas l’audition, perçoivent ces vibrations. Cet outil est aussi potentiellement accessible à tous les accompagnants, musiciens ou non.
  • L’accompagnant puise ses ressources chez la personne accompagnée, improvise, joue avec et pour la personne accompagnée et créé ainsi une réciprocité dans la relation.
  • Un point de vigilance : le sens de cette pratique, cette médiation, doit être comprise par l’équipe soignante et les familles. D’où l’importance d’être en accord avec l’institution pour pouvoir mettre en place ce type d’accompagnement.

Atelier 3

Robotique

Animé par Michel FOURNIER, ingénieur de formation

1/ La question de départ

L’intervention des robots dans la relation d’aide est-elle une chimère ou une source d’espoir ?

 2/ Un peu d’histoire

La robotique existe depuis le début du 20ième siècle et son champ d’intervention ne cesse de s’agrandir : elle est présente dans l’industrie, dans la vie domestique et depuis quelques années dans la vie sociale.

Le robot social fonctionne dans un environnement humain et est capable d’interagir avec les hommes : il peut tenir le rôle d’hôtesse d’accueil, de lieu d’information et même de compagnon (au japon il y a des robots sexuels avec lesquels on peut se marier.)

Depuis 2014, le robot social a fait son apparition dans les hôpitaux et dans les EPHAD : il s’agit notamment d’un robot appelé Paro. Il a l’apparence d’un petit phoque en peluche, pèse 3 kg environ ne parle pas mais réagit de façon positive à travers des mouvements et des petits sons quand on lui parle et ou quand on le caresse. Il peut jouer le rôle d’un animal de compagnie.

 3/ Un développement inéluctable

Face au manque de personnel et grâce à sa capacité de toujours positiver, le développement du robot social dans le monde hospitalier et des EPHAD peut être source de progrès et semble inéluctable.

L’expérience montre que Paro peut jouer un rôle d’apaisement chez des personnes très angoissées et peut permettre au personnel d’entrer plus facilement en communication avec ses dernières.

Il a également la capacité de contenir des personnes présentant des troubles du comportement tels que le besoin continuel de marcher.

Il offre de multiples sensations à travers le toucher, le regard et le son.

 4/ Un développement qui demande un travail d’adaptation très important

L’arrivée des robots sociaux pose des problèmes de toute sorte. Des problèmes juridiques : qui est responsables ? Des problèmes financiers, c’est un nouveau type de dépense et de dépenses élevées. Des problèmes d’organisation : quelle répartition des tâches entre robot et personnel soignant ? des problèmes techniques : un robot se programme etc….

Par ailleurs ce nouvel « acteur » soulève des résistances du même ordre que l’arrivée de la télévision a provoqué. Ce travail d’adaptation ne pourra se faire qu’accompagné d’un effort très important de formation. Ce dernier point est capital.

 5/ Un outil porteur ambiguïté

Comme toute les techniques, le robot social peut être porteur de progrès ou d’aliénation selon l’utilisation qu’on en fait.

S’il se substitue à l’homme dans sa spécificité relationnelle, il peut être source de confusion chez ses utilisateurs et accroître de fait l’isolement des malades ou des personnes âgées

S’il est support et facilitateur de la relation entre les humains et notamment entre les soignants et les malades, il peut représenter un progrès indéniable

Le robot social selon le rôle qu’on lui donne peut avoir pour conséquence de supprimer le bénévolat d’accompagnement ou au contraire de le faciliter si l’effort d’adaptation et de formation est fait.

Pour lever cette ambiguïté, il est nécessaire d’accompagner le développement de cette technique non seulement d’un travail de formation mais aussi d’un travail éthique.

Atelier 4

Médiations

 Animé par Catherine RIBOULET, Animatrice

Catherine RIBOULET, animatrice au sein du CHU de St.Etienne (pavillon Y.DELOMIER), intervient en U.S.L.D. (Unités de soins de longue durée), auprès de résidents de plus en plus âgés, avec  des poly-pathologies (troubles sensoriels et mnésiques, praxie déficitaire…)

Catherine explique l’évolution des animations, notamment sur le plan individuel, dans le cadre d’une collaboration interdisciplinaire avec les soignants.

  1. La Médiation est un mouvement à 3 entre l’animatrice, le ou les résidents, et le média, lequel est un moyen pour « prendre soin », sans mettre la personne en échec ou en difficulté dans les activités proposées, et sans objectif de performance !
  2. La Médiation permet de partager un plaisir et se mettre en relation dans un climat favorable d’apaisement et d’émotions partagées (« nous pouvons faire des choses ensemble »).
  3. La Médiation a recours à un grand éventail de moyens dans le cadre d’animations collectives ou individuelles, choisies en fonction des domaines de plaisir de chaque résident ; parmi celles proposées par l’équipe des animatrices stéphanoises :
  • la « rencontre canine » (moment récréatif très apprécié du fait du contact cutané)
  • la « rencontre intergénérationnelle » qui favorise le lien social (moment de convivialité, de spontanéité, avec la valorisation du savoir être et du savoir-faire des résidents exprimés dans une activité conjointe avec les enfants)
  • la « petite cuisine » qui privilégie notamment le goût et l’odorat, dans une ambiance de fête et d’entraide («aujourd’hui, c’est Dimanche !»), chaque résident participant au choix et à la préparation du repas en fonction de ses possibilités, sans contrainte de temps !
  • la « confection de sachets de lavande » par les résidents (plaisir de l’odeur et de la possibilité de les offrir à la famille ou aux amis)
  • les animations collectives d’ouverture à l’extérieur : sorties, spectacles …
  • les animations individuelles (le plus souvent dans les chambres des résidents), avec un temps privilégié d’écoute et le recours à différents Médias (lecture, dessin à 2 mains, décoration de la chambre, entretien des plantes …).

 la Médiation permet à chaque résident d’exister pleinement, dans l’instant présent :

« Ce qui prime, ce n’est pas l’ampleur, la grandeur de ce qui se fait, mais de reconnaître du SENS au minuscule de la vie quotidienne » Michel Billé (Sociologue).

Nos clowns sont revenus faire une synthèse drôle et touchante, avec des mots ou sans…

 

 

 

 

 

 

 

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