314 personnes représentant 57 associations Jalmalv (Jusqu’à la mort accompagner la vie) venues de toute la France, se sont réunies du 23 au 25 mai à Saint-Etienne (Loire) pour réfléchir sur le thème
Un peu de joie en fin de vie ?
Regards croisés sur la joie d’accompagner les personnes en fin de vie
De façon surprenante, une personne en fin de vie peut éprouver de la joie.
La joie est une expérience, une émotion intérieure profonde, qui surgit de façon imprévisible. Elle est un élan qui fait se sentir plus vivant. Elle augmente notre possibilité d’être et d’agir. Elle nous remplit. Elle ne se commande pas. Fulgurante, elle marque pour longtemps mais pour autant elle échappe aussi vite.
Dans l’accompagnement des personnes en fin de vie, cette joie n’est pas à rechercher comme un idéal. Elle peut naître d’un regard, d’un geste ou d’une parole. Les soignants, comme les bénévoles, témoignent des petits riens, des petits bonheurs partagés. Pouvoir parfois rire ensemble permet de résister au tragique de la situation, d’apporter de la légèreté. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, rien de suspect à ce que les accompagnants puissent ressentir de la joie dans cette période de souffrance et de mort.
Accompagnants bénévoles, en donnant du temps, en étant présents à l’autre, nous ne savons pas ce que, à ce moment, l’accompagné va prendre en nous, ce qu’il va écrire sur la page blanche que nous lui offrons. Rien de plus pour nous que d’accueillir cette relation, ce moment de vie ! Et de nous réjouir d’avoir été là. Sans fuir, car le malade nous oblige à l’authenticité. Alors la joie peut naître de la rencontre. Il s’est passé quelque chose : je m’y retrouve.
Non, la fin de vie n’est pas qu’une période d’attente de la mort ou une période de souffrance. Elle est encore un moment de vie. Les mourants sont toujours des vivants. Des émotions extrêmes, telles que l’envie d’en finir et le désir de vivre, coexistent intensément. A nous de les entendre.
Alors que la mort est si proche, cette joie ressentie par l’accompagnant bénévole est bien difficile à appréhender, à partager, et plus encore à transmettre. Oser témoigner de la joie en fin de vie est un challenge.
Transformons nos expériences individuelles en message sociétal crédible et audible. Les associations Jalmalv auront à s’engager dans ce travail. En 2025, c’est un enjeu majeur.